Trois jours de circuit.
Après trois jours de repos à Iquique, trois jours à San Pedro de Atacama, voici le circuit de trois jours pour arriver à Uyuni.
Première étape: quitter la ville, quitter le Chili. Ca signifie une heure trente d'attente en file indienne pour faire tamponner son passeport pour la sortie du pays, puis un peu de route jusqu'au passage frontière pour entrer en Bolivie. Là, c'est assez rapide et pourtant.... il y en a aussi du monde qui veut entrer en Bolivie pour découvrir les merveilles de ces parcs naturels qui mènent petit à petit au village d'Uyuni.
Avant de monter dans les 4x4 qui nous transporteront pendant 3 jours, on prend un petit déjeuner à l'air libre et donc en plein courant d'air, dehors, se protégeant tant bien que mal du mistral andin qui nous fouette violemment et glacialement.
Avec Pierre, on a de la chance, on ne sera que 5 dans ce 4X4 alors que les autres sont souvent 7 dans ces mêmes véhicules. Les bagages sont collés sur le toit du véhicule, bâchés pour être protégés du sable ou d'une éventuelle pluie qu'on ne verra pas.
Bref, après avoir quitté San Pedro de Atacama à 8h du matin, vers 10h30 on monte dans les 4X4 en direction de la première lagune : la laguna blanca. Comme son nom l'indique, elle est blanche. Pour la voir il faut entrer dans un parc national dont l'entrée coûte 150 Bolivianos par personne... Et non, le prix de l'entrée des parcs n'est pas compris dans le prix du circuit. Le circuit comprend le transport, l'hébergement (sans les douches chaudes qu'il faut payer en plus quand il y en a), les repas et la visite guidée: ici c'est la lagune blanche. On l'appelle ainsi car... patati, patata.
Mais bon, je vais pas vous peindre ça de façon négative, on a eu la chance d'avoir un guide chauffeur cuisinier Bolivien qui connait bien son pays, explique bien tout et ne parle qu'espagnol. Mais c'est un Bolivien, et l'espagnol bolivien se comprend super bien. Il était très professionnel, un vieux de la vieille qui prend soin de son véhicule et de ses touristes. Il ne nous a jamais bousculé, a toujours été souriant avec nous et en plus, j'ai même réussi à le faire rire... ouais, le second jour il nous présente un volcan en activité d'où s'échappe au loin de ci de là un peu de fumée. Bref, c'était plus un prétexte pour une pause déjeuner alors quand on repart je lui dis : " bon en vrai, de l'autre coté de la montagne il y a quelqu'un qui fait un feu, c'est pas le volcan qui fume... il explose de rire et me dit, non, non, c'est un indien qui fume un gros cigare.... et il a ri de bon coeur pendant quelques minutes et ça fait vraiment plaisir.
Mais bon, ça c'est le deuxième jour et pour l'instant, je suis sensée vous raconter le premier...
Donc, Laguna Blanca, couverte d'une pellicule de glace dont le vent glacial des deux précédents jours serait à l'origine. Puis Laguna Verde, un lac vert, mais il ne serait vert que lorsque le vent souffle dessus. Sa couleur est due aux minéraux présents en forte concentration, dont le cuivre, mais ne serait révélée que par le vent, autrement c'est une lagune blanche.... Et ce jour là, il soufflait un vent de fou, un vent à décorner les boeufs (dixit Pierre) et pourtant, on a vu arriver péniblement en sens contraire de notre convoi, un cycliste. Il me semble qu'il marchait péniblement à coté de son vélo qu'il tentait de pousser en luttant contre le vent contraire qui le retenait tant bien que mal dans ce parc Bolivien.
Après l'effort, un peu de réconfort, et le réconfort, c'est un bain d'eau thermal à 30 degrés. Evidement, j'ai oublié mon maillot de bain et ma serviette de toilette dans le sac coincé sur le toit du 4X4.... Donc pas de bain pour moi. Je regarde les autres se baigner et profiter de l'eau chaude en prenant quelques photos.
Mais il faut savoir que les bains sont à l'air libre, air où souffle le fameux vent glacial dont je parle depuis le début et qu'il n'y a pas de vestiaire pour se changer.... bah non, ce ne serait plus la Bolivie si c'était autrement....
Bref après un bain chaud, petite vue sur des geysers de lave et d'eau chaude d'où l'on voit seulement s'échapper de la fumée blanche avec une odeur de souffre importante.
Puis il est l'heure d'arriver à l'hôtel des courants d'air pour déjeuner et déposer les sacs. Et c'est ici qu'il n'y a pas de douches et qu'il est important d'avoir un bon duvet en plus des couvertures fournies dans les lits du dortoir.
Mais avant de se coucher et après un copieux déjeuner, le groupe (Anna et Rob deux New Zelandais, Nick un australien et Pierre et moi) remonte dans le 4X4 pour aller découvrir la Laguna Colorada et ses flamants roses.
La laguna Colorada est, lorsque le vent souffle fort, d'une couleur rouge et plus orange par temps calme. Sa couleur est due à la concentration d'algues de ladite couleur (rouge). Ici, la vie est suffisamment présente pour attirer les flamants par centaines. C'est magnifique. J'ai vu mes premiers flamants roses.
L'un deux est passé près de moi en marchant en crabe et me regardant du coin de l'oeil en poussant des petits cris.
J'étais émerveillée par ces oiseaux que je n'avais jamais vu auparavant et la couleur de ce lac.
Bref, la laguna Colorada vaut vraiment le détour. C'est un lac immense. J'y ai mis le s pieds chaussés et il semble qu'il ne soit pas très profond ni très vaseux, mais bon, c'est pas un prétexte pour courir dans l'eau et effrayer les pauvres flamants qui sont déjà terriblement perturbés par tous ces passages de touristes.
On est peu nombreux comparé à la haute saison. 10% du nombre de véhicule peut être. 7 au lieu de 70... ah oui, quand même. Quelle bonne idée de ne pas venir en juillet-août!
Arrivés à l'hôtel, je profite de l'équipement de mes compagnons de voyage pour récupérer les photos de Pierre depuis le début du voyage car il a oublié ou perdu le câble qui permet de connecter son appareil photo à un ordinateur... Pendant que les photos charges, les fillettes de l'hôtel viennent me voir, elles voudraient voir les photos. Quand elles ont fini de charger, j'appelle les fillettes qui s'assoient près de moi et regardent. Quand la série sera terminée, je leur montre l'effet miroir de l'Ipad et en profite pour les prendre en photo alors qu'elles sont toutes intimidées. C'est rigolo. Et ça me donnera droit à deux dessins de la plus petite.
Deuxième jour: réveil pénible vers 6h du matin, le nez plein de poussière de la veille, à 4600 mètres d'altitude, j'ai peiné à dormir car je n'arrivais pas à trouver mon souffle. Alors, 6h, je me lève et prend l'Ipad pour écrire quelques petites histoires. Il fait un froid terrible, mes doigts se gèlent sur le clavier et je me place dos aux fenêtres par où entre le soleil afin de réchauffer mon dos. Vers 6h30, tout le monde est levé, on prend le petit déjeuner avant de reprendre la route à 7h30. C'est une longue journée qui commence. On traverse un désert qui ressemble au désert de Dali que l'on a traversé hier (oui, j'ai oublié de le dire, vous verrez les photos, c'est pas très marquant) et on arrive à l'arbre de pierre. Ce n'est pas celui de Pierre, c'est juste un arbre en pierre, sculpté par les vents qui fouettent se rocher depuis des années. Derrière cet arbre, au loin, la montagne de 7 couleurs. Elle est vraiment magnifique. En chemin, on s'est arrêté avant à un repère de viscaches pas très farouches qui ont pris l'habitude d'être nourris par des restes laissés par les touristes. Ils sont gros mais au moins, je peux les prendre en photo de près pour vous permettre de voir la différence avec le lapin. Ces pattes avant sont trop courtes pour courir, alors il ne vit que là où il peu se sauver en sautant comme un kangourou de rocher en rocher. Et il a une longue queue qui s'enroule un peu quand il saute.
C'est un bel animal et à coté de ce repère, un bloc de mousse verte a été taggé par un précédent voyageur... étrange ce nom, pourtant il m'a dit qu'il n'était jamais venu par ici...
On poursuit notre voyage à travers des déserts de sable et de poussière pour arriver à un espace pique nique d'où l'on aperçoit la légère fumée qui s'échappe d'un volcan en activité.... et vous avez lu plus haut la petite histoire que ce volcan m'a inspiré.
Bref, la route n'est pas fini et pour divertir les touristes on s'arrête à plusieurs lagunes, dont une où vraiment les flamants sont magnifiques et très nombreux. On passe par un champ de coraux pétrifiés et on arrive à la grotte galaxie deux étoiles.... ça pourrait être une longue histoire pour cette toute petite grotte, mais je serait brève. Deux hommes cherchant des momies font un trou dans une grotte et hop, découvrent tout autre chose: des algues fossilisées au milieu de coraux pétrifiés. Non loin de cette grotte, une autre grotte: un cimetière pré inca où sont disposés des crânes humains et quelques ossements. Il fut un temps où il y avait aussi les biens des défunts, mais comme partout, ça a été pillé. Au dessus de ces grottes, des cactus pétrifiés et autour de tout ça, un désert qui s'approche de plus en plus du salar qui a donné naissance à ces circuits.
On dort dans un hôtel de sel où il me semble que seul le sol des chambres et des salles à manger sont en sel, et quelques scellements de pierre sont en sel aussi. En tout cas, il y a ici moins de courant d'air que dans l'hôtel de la veille et on dormira mieux avant de se lever à 5h pour un départ à 5h30.
Troisième jour: le salar, enfin! Et bon, c'est juste une immense étendue blanche à perte de vue sur laquelle semblent flotter les quelques îles qui sont posées dessus, dont l'île du pêcheur que l'on visitera. C'est une île peuplée d'immenses cactus, comme ceux que l'on a vu quand on est allé voir les geyser de Tatio. Ici aussi, le cactus le plus grand fait neuf mètre et à donc 900 ans dans la mesure où ils ne poussent que d'un centimètre par an.
Je découvre qu'on peut avoir du bois de cactus et que c'est plutôt joli. Des portes d'habitation et toutes les poubelles et signalisations sur l'île sont faites en bois de cactus. Ici, on prend notre petit déjeuner avant de se poser au milieu de nulle part avec l'immensité blanche qui nous entoure et qui inspira beaucoup nos compagnons de voyage. Si je parviens à récupérer quelques unes de leur photo vous aurez un aperçu de ce qu'il est possible de faire quand le désert blanc qui vous entoure retire tout repère dans les distances.
Puis là, c'est le moment où le guide nous annonce qu'on ne pourra pas aller au cimetière des trains car il est impossible d'entrer dans le village d'Uyuni... ah, pourquoi? Il y a des élections et toute la circulation de véhicule a été interdite. Bref, impossible d'aller où que ce soit, pas de train qui bouge, pas de bus, les villes sont fermées par les militaires. En cas d'infraction à la loi, une amende de 150 dollars devra être payée par le contrevenant et son véhicule sera confisqué...
C'est ainsi qu'après avoir secouru deux jeunes françaises coincées dans un 4X4 malchanceux (deux crevaisons et un blocage dans un bourbier de sel) notre chauffeur tente de nous faire entrer en douce dans la ville. Son téléphone sonne sans arrêt alors qu'on approche: sa famille lui donne des informations. On est entré par des chemins de traverse et le véhicule a été rapidement garé dans la cour de son propriétaire.
Il nous confiera à ses enfants qui devront nous guider au centre ville avec pour consigne de dire aux autorités qu'ils pourraient croiser qu'ils ignorent par quel véhicule ces 7 touristes sont arrivés. Et c'est ainsi qu'on arrive en ligne droite comme des cowboys envahissant une ville, dans la ville d'Uyuni.... ville où il n'y a rien à faire sinon boire un verre et dont on cherchera au plus vite à partir.
Pas de Wifi, un internet si lent qu'il ne permet en une demi heure que de consulter un email et c'est avec beaucoup de retard que vous trouverez ces informations car dès le lundi soir on prend la route de Patcamaya un village en chemin pour Sajama.
dimanche 23 octobre 2011
San Pedro - Uyuni
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