lundi 10 octobre 2011

3 jours à Iquique

Trois jours de repos après un long voyage depuis Chucuyo, faut dire que c'est vraiment pas de trop.
Trois jours pour se remettre de ses émotions, du froid, de la poussière de la vie en galère.
Trois jours aussi pour ne plus pleurer notre compagne abandonnée sur la route, dans son petit village natal, Chucuyo : non, nous ne reverrons plus La Perla. Aucun compagnon de voyage ne peut être plus fidèle qu'elle (elle vous suit même quand vous vous cachez derrière l'arbuste ou le bloc rocheux pour assouvir un besoin naturel loin des regards indiscrets). Oui, nous avons pleurer notre petite Perla mais pas du tout, mais alors pas du tout Chucuyo.
Et on ne reste pas sur une défaite. Non! On est des battants, des conquérants, des aventuriers de l'extrême et le Parinacota ne s'en sortira pas comme ça, oh que non!
Alors voilà trois jours que nos petites cervelles travaillent à plein régime pendant que nos jambes se reposent et que nos poumons profitent de la quantité d'oxygène disponible ici dans la plaine, sur la cote.
Parfois c'est dur.... oui, parfois ça sent trop fort le poisson mais bon, franchement, on a connu pires outrages à nos nez délicats: la pollution de La Paz.
Mais revenons à nos poissons, à Iquique et ces vautours à la tête pelée et rouge et à ses otaries noires qui se baignent dans une lagune comme nous ce matin dans un bain de boue chaude.
Iquique, station balnéaire où il n'y a rien à faire sinon flâner le nez en l'air, prendre le soleil sur la plage et s'engraisser dans ses multiples restaurants entre jus de fruits géant, très sucrés mais très bons et des assiettes qui se partageraient bien en deux vu les quantités. On y fait facilement le plein de protéines car la viande est servie en grosse quantité, de vitamines avec les jus de fruits variés et de sucre avec les délicieuses et très copieuses glaces ( quand vous demandez deux parfums on vous sert deux énormes boules de chaque parfum.... il faut être gourmand et avoir faim!).
Mais la météo a changé cette année, en plus du soleil, maintenant il y a un vent frais et, surprises, cette hiver il semblerait qu'il ait plu alors qu'il ne pleut jamais dans cette ville. Nous on s'en fou, on a le soleil et le vent, on a l'habitude maintenant après avoir marché sur la Chile 1 pendant une heure avec un vent contraire à 50 km/h au moins (et c'est un scientifique qui le dit, j'invente rien!)
Nous n'avons pas grand chose à dire d'Iquique. Notre hôtel est cool, sympa et propre. C'est un premier aperçu du Chili et il est plutôt positif (même s'il y a 3 jours les manifestants étudiants à Santiago se faisaient secouer violemment par les autorités de police à coup de matraque et de jets d'eau).
Les gens paraissent très agréables, très courtois et très serviables une fois que la conversation est engagée.
J'avoue, après deux jours à ne rien faire (sinon faire travailler nos méninges) on a décidé que dimanche, c'était jour de repos et le repos passerait par un bain de boue dans les thermes de Mamiña.
On est arrivé à 10h (dur, il a fallut se lever à 7h et monter dans le bus à 8h) tous propres, tous blancs.
Le bus nous dépose à une intersection et là, il faut marcher jusqu'aux thermes.... et là, je ne peux vous montrer ça en photo. C'est pas possible de le prendre en photo et ça n'a rien, mais alors rien à voir avec nos standards européens. Vous entrez dans un champs en direction de petites cabines et de maisons sans toits où sont disposées des chaises longues en bois et métal. Dans une cabine, on enfile en douce son maillot de bain et dans les maisons sans toit (ou enclos mais ça fait bétail et y a pas plus de 6 places allongées et bien plus d'espace) on se tartine de la boue tiède que nous apporte le préposé à la boue et aux explications. Il faut en mettre partout, c'est à dire, sur la tête et les cheveux aussi. Pour les cheveux, on était pas sur, on a pas fait.
Mais voilà comment de blancs le matin on est passé à noirs en quelques minutes. On s'allonge sur les chaises longues pour faire sécher la boue sur la peau ou les poils... (j'ai noté que mon voisin avait du mal à faire sécher la boue sur ses poils... encore un truc pour les imberbes je pense!) et on prie pour que les nuages s'en aillent et le vent aussi et que seul le soleil vous réchauffe. Une fois noirs et sec, on se plonge dans un bassin d'eau chaude et boueuse pour se rincer de la plus grosse partie de boue. On peut patauger un peu, profiter du bienfait de l'eau chaude et du coup, rincer les cheveux qui vont s'imprégner également de la boue présente dans l'eau.
Quand la faim tiraille, il suffit de sortir du bain, aller dans les cabines individuelles de douche où l'eau coule sans interruption et se rincer. Et il m'a fallut ôter mon maillot de bain pour retirer la boue qui s'était infiltrée entre ma peau et lui et rincer 20 fois mon maillot pour qu'il n'est plus de boue.
Ah, j'ai oublié le détail qui a son importance... la boue pue. Oui, vous avez bien lu, elle pue, donc vous aussi et du coup, se tartiner de boue sur le visage n'est pas une mince affaire. Mais bon, on surmonte et ça devient une franche partie de rigolade. C'est une odeur un peu soufreuse mais Pierre est pas convaincue par mon argumentation concernant la description de cette odeur. Lui il parle d'une odeur de moisi... et là, je ne le suis pas du tout. Bon bah, vous reste plus qu'à venir faire un saut à Mamiña pour tester ses bains de boue.
Lavés, séchés, il est l'heure de déjeuner.... vivent les énormes jus de goyave et les menus ultra copieux qui nous collent à la table du restaurant pour le reste de l'après midi en attendant que vienne nous récupérer le bus à 17h30 pour rentrer à Iquique.
Il est 15h, on va peut être aller se faire une promenade jusqu'à l'église qui paraît il a un intérêt certain.
Et si tout va, demain on prend la route de San Pedro de Atacama où il n'y aura plus de plage et les températures nécessiteront certainement que je sorte à nouveau les chaussettes de mon sac et le duvet pour la nuit.

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