lundi 3 octobre 2011

De La Paz à.... La Paz

Je vous l'ai dit, on est en Bolivie, et tout programme est susceptible de changement.
Après la Cordillère Apolobamba qui a tenté en vain de se refuser à nous (rappelez vous les correspondances impossibles à Achacachi ou Huarina et mes maux de ventre qui nous ont gardé une nuit de plus à Copacabana...), c'est le Sajama qui se fait désirer.
Non, Pierre n'est pas malade. Moi non plus, enfin, pas plus qu'hier! Non, juste que la Bolivie est le pays des grèves et des manifestations et qu'aujourd'hui et pour une durée indéterminée, les mineurs bloquent la route qui descend dans le Sud à partir de Patacamaya, petit village perdu sur "l'autoroute" du Sud.... Bref, impossible de descendre à Oruro, à Uyuni ou Tupiza. Tous nos efforts d'hier pour la recherche du bon train qui descend à Tupiza réduits à néant. Enfin, j'veux dire, des efforts pour rien car on ne prendra sans doute jamais ce train.
Moi qui me réjouissait déjà de passer 13h30 dans un train Bolivien...
J'ai passé la matinée à me débattre pour que notre linge de trek soit lavé avant midi et qu'on soit à la gare à 12h30... tout ça pour rater le dernier bus en direction de Arica (Chili)...
Bon, je vous explique, je vous raconte.
7h, le réveil sonne sûrement, moi je suis sous la douche, réveillée depuis 6h, je me suis décidée à ma lever 10 minutes avant que le réveil sonne.
7h20, Pierre est sur le pied de guerre, il faut aller déjeuner au petit resto super chic, super bon qui fait les petits dej à partir de 7h... Ah oui? Bon, le programme était pas celui là car on savait que rien n'ouvrait avant 8h.
Ok, je ferai mon sac plus tard.
A la réception, j'interroge le réceptionniste pour savoir si nos vêtements déposés la veille sont lavés et s'ils le seront avant midi. Bah non, tout est là.
Argh! Pierre n'a plus rien à se mettre pour le trek. Moi il me reste des vêtements très chauds propres et c'est ce qu'il nous faut.
Le voilà inquiet (ou pas) qui décide de chercher une laverie ouverte.
7h30 du matin, il n'y a aucune boutique ouverte... on descend déjeuner.
Bon petit dej américain (pour les oeufs qui donnent de la force pour toute la journée) et Pierre part faire les courses de nourriture pour le trek tandis que ma mission, acceptée, est de trouver une laverie express qui fera notre linge avant midi.
Je remonte vers l'hôtel et les laveries qui persistent fermées.
Soudain, mon regard est attiré par des mots bien particuliers qu'il nous avait été impossible de voir hier alors que la fête battait son plein dans la Calle Illampu, rue de notre hôtel: "Lavandaria express".
Un ange est descendu du ciel pour me montrer ce qu'il m'avait été impossible de voir jusqu'à maintenant? Je ne crois pas aux anges, ni aux démons, pas de bien, pas de mal, juste le libre arbitre. Enfin, là n'est pas le débat. Il est juste question de mes yeux grands ouverts de ne rien voir qui d'un coup, voient le début d'un miracle.
"Olà, que tal?" (moi aussi je m'y mets avec leur "que tal?" auquel je ne sais quoi répondre pour voir ce qu'ils me répondent et que je sache quoi faire quand eux me le disent...)
Bon, j'ai pas retenu la réponse. En tout cas, j'ai enchainé avec la question qui tue: "express, que significa express?"
"Para quando lo necesita?" "Tengo el bus à las 12h30", "Necesito la roupa para 12h, es posible?"
"No hay problema!" "Seguro?" d'un air inquiet et méfiant... et il confirme à nouveau que c'est bon.
Alors je file à l'hôtel récupérer notre paquet de linge sale et je leur dépose mes deux petits sacs de 2,5 kg chacun. Ca fera 75 Bolivianos ma p'tite dame. Parfait, à tout à l'heure.
Et à 8h35, j'ai rempli ma mission et il me reste une petite heure pour dépenser des Bolivianos ou appeler mon amoureux. Vu que je vais encore être coupée du monde pendant des jours, je prends l'option salade de fruits dans mon bar wifi préféré. Mais je me retrouve à charger deux malheureuses photos et impossible d'entrer en contact avec Malakoff...
Tout ne peut pas être parfait dans ce monde alors pour couronner ma déception, la serveuse me sert une magnifique salade de fruits arrosés de yaourt liquide.... je voulais juste des fruits...
10h, j'arrive à l'hôtel. Pierre n'est pas encore là. Ah?
Je monte préparer mon sac laissant de la place pour les courses qui arrivent. Et Pierre frappe à la porte 5 minutes plus tard, essoufflé d'avoir monté 4 à 4 les marches de l'hôtel.
On fait nos sac, on file acheter du gaz pour le trek (pas certains d'en avoir assez), et on déjeune un "Joey Hamburger" rapidement à 11h30. (Le Joey Hamburger, c'est un hamburger avec un steak, du bacon, du fromage, de la tomate, des champignons de Paris, une feuille de salade et... de l'avocat! Très très bon!)
12h, on a récupéré le linge propre et sec et on a fini nos sacs.
12h15 on rend les clefs de l'hôtel, on paye et on file au terminal de bus.
Premier guichet "no salidas por causa de bloqueo"
Hum, on va au guichet d'après avec un départ à 13h.
Et là, patatra, aucun bus ne part en direction de Oruro car les mineurs ont bloqué la route pour une durée indéterminée.
On cherche une issue de secours. Pas possible de passer une nuit de plus dans cette ville et vraiment, mais lors vraiment aucune envie de retourner à l'hôtel Continental avouer notre défaite.
Il est possible d'aller au Sajama en prenant un bus en direction du Chili, pour la ville de Arica. Je file au bureau d'information savoir quelles compagnies vont à Arica.
Guichets 14 et suivants coté gauche. Ok, merci.
Guichet 14, il est 12h36. Avez vous un bus qui part pour Arica? Demain, 12h30, celui d'aujourd'hui vient de partir. Non, je n'y crois pas. On a raté un bus qui était à l'heure! Pourquoi ont il décidé de ne pas respecter la tradition bolivienne de la demi heure de retard? Je fais tous les guichets. Et quand je n'y crois plus, on me propose un départ demain à 6h15 et la possibilité de nous laisser à Chucuyo, petit village à coté du Parinacota. 80 Bolivianos par personne, petit déjeuner inclus. Je vais voir Pierre qui discute avec une jeune femme qui avait déjà essayé d'engager la conversation avec moi avant. Je lui fait part de mes informations. Ok on est partant même si la jeune fille nous conseille de rester à La Paz et d'attendre 2 jours que tout se débloque car il sera moins onéreux de passer par la Bolivie et Oruro plutôt que par le Chili. Mais notre décision est prise.
Je réserve les places 27 et 28 du Bus... mêmes numéros de places que pour aller à Curva.
Puis vient mon tour de garder les sacs pendant que Pierre cherche un hôtel à proximité de la gare car il faudra se lever tôt demain pour être à la gare à 5h45.
Il trouve un hôtel juste en face. Chambre avec salle de bain (le luxe) au quatrième étage sans ascenseur (l'enfer), mais petite chambre sympa, dans un hôtel pas si mal.
Alors, si les mineurs ne décident pas de bloquer aussi les bus en direction du Chili et qui passent aussi à Patacamaya, demain vers 10h, on devrait arriver dans notre petit village perdu au bout du monde, avec armes et bagages et l'espoir que la petite auberge de 6 lits à Chucuyo accepte de nous garder nos sacs de superflu pendant 4 à 5 jours, la durer de notre trek. Si non, impossible de marcher et il faudra aller faire une escale dans une grande ville pour confier nos sacs à l'hôtel où nous devrons revenir.
J'ai mes trois grigris avec moi, mon mien du Népal, celui de mes parents et celui de mon "doudou". Je vais les réunir pour qu'ensembles ils nous permettent de réussir ce tour de force que semble être d'aller au Parc Nacional Sajama (coté Bolivien) et au Parc Nacional Lauca (coté Chilien) et réussir notre petite expédition autour du Parinacota.
Les news sur le changement de programme au prochain épisode!
On abandonne pas le Salar d'Uyuni. Mais maintenant, c'est un problème qu'on tentera de résoudre coté Chilien dans une semaine si demain on peut attaquer le trek du Parinacota.

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