dimanche 2 octobre 2011

De Curva à Pellechuco: jour 3, 8 heures de marche

Décidément, on est des pro du dépassement d'horaire. Ok, on marche avec des gros sacs mais bon....
Ah oui, dans les heures annoncées, il y a la pause déjeuner et toutes le petites pauses parce que le sac est trop lourd, il y a une jolie fleur à prendre en photo ou encore cette espèce d'animal à mi chemin entre le lapin et l'écureuil. Pierre les appelle les "rapins" à mi chemin entre les rats et les lapins. Oreilles de lapin, et ça se faufile partout et vite comme un rat... ou un écureuil. Avec une longue queue de chat mais le déplacement d'un écureuil. Bref, impossible de les prendre en photo.
Bon, pour en revenir à la marche.
Comme d'habitude, rien de nouveau sous le soleil, on s'est levé peu après 6h et on a quitté le campement vers 9h.
Mais ce matin on était sous le soleil et ça, c'était du bonheur. Un petit oiseau nous tournait autour pour grignoter nos miettes.
Au départ du campement, le chemin était impossible à lire. Il passait à travers des mousses géantes vertes entourées de grosses flaques d'eau plus ou moins gelée, puis de la neige.
Ce matin, il faisait 2°C dans la tente. Imaginez dehors. On est à 4800 mètres!
Bref, avec le soleil, on monte bien, on trouve notre chemin et on est fiers d'arriver au col de 5100 mètres en moins de 2h.
Comme il est 11h, et que l'altitude ça creuse, on monte à un cairn d'où la vue doit être sublime (mais le brouillard commence déjà à nouveau à nous guetter) pour grignoter un morceau. Et hop, il faut attaquer la descente.
Et là, quand on trouve le chemin qui devrait nous permettre de descendre sans passer par la route, on voit un chemin raide dans la neige... Dur, on reste sur la route et on bifurque plus loin sur une autre route qui n'est plus utilisée. Les paysages sont sublimes. Ils nous rappellent les Fiords qu'on a jamais vu.
Puis le chemin qui mène à la grosse route devient boue après avoir été neige et cailloux. Et la boue colle aux chaussures, lever le pied, c'est lever une chaussure de 5 kg. Mais on sort vainqueurs de cette bataille. On marche longuement sur la route que le chemin trop raide doit un jour croiser ( normalement au bout de 3 heures). Cette route n'en finissant pas et comme je disais plus haut, l'altitude ouvrant l'appétit, on se pose au soleil pour déjeuner. On se cache du vent qui souffle glacial et finalement, quand on repart, il pleuvote.
Les éléments sont contre nous.
Peu avant 16h, on arrive enfin au village de Hilo Hilo. On trouve du pain (on en avait plus, on avait donné nos réserves la veille) et on cherche une chambre, le ciel est sombre.
Et là, bah non, n'ont pas envie ou je sais pas, mais ils nous disent non, pas de chambre. Je suis morte, Pierre aussi. On en a un peu ras le bol et on rêve d'un douche chaude et d'un bon lit. Il faudra encore attendre demain.
On se remet en route à la recherche du campement idéal. On en trouve un. Vers 17h, on se pose pour monter la tente et diner. A 18h, après un lourd grondement de tonnerre, la pluie tombe.
Et voilà comment notre diner fut écourté. A 18h sous la tente, on attend que la pluie cesse. Elle cesse assez rapidement, mais à 19h, après avoir vu la fente de lune qui éclairera le ciel cette nuit, nous sommes à nouveau dans nos duvets.
Cette montagne a décidé de nous en faire voir de toutes les couleurs.
Dernière ligne droite demain, en direction de Pellechuco. J'espère pouvoir enfin avoir une douche chaude et un peu de réseau pour donner des nouvelles à ma famille et mon ami.
En attendant, je me glisse dans mon duvet pour reposer ce corps meurtri par cette dure journée.

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