Comme rien n'est jamais définitif, je dis peut être, mais à priori, on devrait redescendre vers des hauteurs plus respirables qui ne devraient pas dépasser les 3000 mètres d'altitude.
Et je pense que mon corps, mes poumons et mon nez seront ravis.
Oui, avant même de vous raconter notre difficile ascension, je vous dis déjà que j'en ai grandement souffert.
Voilà trois jours au moins que je traine un vieux rhume avec un nez constamment bouché et qui coule. Quand l'oxygène commence à manquer, c'est quand même pas ce qu'il y a de plus pratique.
Bref, mardi, on arrive à Cachi après une belle balade en bus vers 11h et notre bus vers Las Pallas, part à 12h30.
Mais il est déjà là, le chauffeur pas bavard et pas cool ou qui n'aime pas les touristes, nous parle par monosyllabes incompréhensibles et démarre à midi avec Pierre et les sacs dans le bus.
Moi, j'étais partie en quête de toilettes avec une terrible envie de faire pipi.... oui, c'est le gros problème des filles, on ne peut pas se soulager au détour d'une rue contre un arbre à la vue de tous. Il nous faut des endroits un peu plus discrets, voire mieux, de vrais toilettes!
Bref, le bus démarre et on y comprend rien, surtout moi quand j'arrive et que je ne vois pas le bus.
Je me renseigne, on me dit qu'il part à 12h30. Ok, je veux bien attendre mais bon, c'est étrange. Au fait, je n'ai pas trouver de toilettes. Je ne comprends rien à la carte apposée à coté de l'arrêt de bus ni même à ce que me racontent les gens. Après avoir vainement chercher à comprendre et à trouver, je m'installe près de l'emplacement où se trouvait le bus avant qu'il ne démarre dès que je tourne le dos. Puis soudain, un cri.... Enfin, j'exagère, un appel, quelqu'un m'appelle. Je lève la tête et je vois Pierre essoufflé qui me dit que le bus ne part pas d'ici mais de la place à 12h30. L'heure tourne, il est 12h15. Ok, on a un peu de temps pour trouver ensemble les toilettes et l'arrêt de bus.
Je vois le point office du tourisme et je me dis qu'on ne pourra être mieux renseigné qu'ici.
Mais d'autres personnes sont devant moi. Et je regarde l'heure qui avance...
12h25, je pose la question: d'où part le bus qui va à Las Pallas? En bas de la rue, à gauche, au deuxième bloc, juste à coté de la pharmacie. Merci. On fonce. Ce n'était donc pas sur la place.
Et Pierre me raconte le départ du bus qui refuse d'attendre que je revienne et indique qu'il part d'ici à 12h30 en désignant la place centrale. Il lâche Pierre loin là haut dans la ville. J'imagine la terrible conversation où ni l'un ni l'autre ne se comprennent et surtout, le chauffeur ne veut pas comprendre.
Pierre qui descend en courant toute la ville pour me prévenir d'où partira le bus. Et finalement, on monte dans ce bus et on part en direction de Las Pallas. Et je vois le chauffeur souriant avec les habitués qui l'appellent Mendoza, Monsieur Mendoza.... Et intérieurement, avec Pierre, on le maudit. Il arrive au terminus, Las Pallas, il y a une école, un désert et un arbre.
Avant d'attaquer la marche de 4 heures qui devrait nous emmener à notre premier campement vers 3600 mètres d'altitude, on se pose à 13h pour déjeuner car il fait faim, à l'ombre de l'arbre car il fait chaud. Des chips, du saucisson (ça y est, on en a enfin trouvé!!!!), du fromage et une tomate. Ca manque de fruits frais, mais pas facile de transporter des fruits en voyage et encore moins en trek car c'est lourd et il faut faire la chasse au poids superflu.
Et c'est vers 14h qu'on attaque sans trainer le début de notre trek.
Après une marche facile sur la route et un petit chemin longeant un champ, le chemin disparait et on se promène au milieu d'immenses cactus. La forêt de cactus semble jamais ne prendre fin. On doit se diriger vers une large vallée qui monte sans fin. On peine à trouver notre chemin et je déteste cette sensation de ne pas savoir où je vais, ne pas savoir si je suis au bon endroit car il n'y a ni cairn ni chemin visible. On fini par trouver un endroit suffisamment plat et large pour poser notre tente alors on s'y arrête, le ruisseau étant également suffisamment proche pour se réapprovisionner en eau. Il est 18H30, on a marché 4h30... on est mauvais, mais c'est vraiment pas facile de se repérer dans les forêts de cactus sans chemin ni cairn et pire encore dans les plaines désertes où règnent en maîtres les cailloux et les petits arbustes épineux. Pierre dit qu'ils (les arbustes ultra épineux) ont longtemps étudié les cactus et ont décidé de s'armer de longs piquants pour se défendre des vaches, chèvres et ânes qui viennent brouter tout ce qu'ils trouvent dans ces plaines arides.
Je dis, on est mauvais, mais il conviendrait sûrement de dire, je suis trop lente. Résultat de ma lenteur qu'il ne faut surtout pas comparer à de la paresse, mais juste de la fatigue avec un sac sûrement trop lourd pour moi à une telle altitude et mon corps qui peine peut être à récupérer des précédents treks: on peine encore à arriver dans les temps au campement suivant qui devait être à 4.700 mètres. Et pour tout avouer, en début d'après midi, j'ai même voulu renoncer. J'ai appelé Pierre qui filait droit devant comme l'éclair pour lui dire, je suis désolée, je ne peux pas. Je n'éprouve plus aucun plaisir à marcher, à souffrir comme ça avec un paysage que je n'arrive plus à apprécier. Je ne veux pas t'empêcher de le faire, alors continue, je prends quelques vivres et je redescends dormir à la cabane que nous avons vu la veille. Il refuse. Non, on ne se sépare pas. Soit on redescend tous les deux, soit on continue ensemble. Il récupère des vivres de mon sac pour alourdir le sien et alléger le mien. On marche ensemble jusqu'au campement mais j'ai bien cru que je n'y arriverai pas. Toujours mon rhume qui obstrue mon nez et me fait respirer difficilement et certainement une fatigue avec manque de sommeil que je peine à réparer.
On voit sur notre chemin de magnifiques Viscaches et Pierre voit même un petit troupeau de Vigognes. Elles sont farouches et s'enfuient alors que l'on est 'à une distance plus que raisonnable. Ce sont des animaux vraiment sauvages qui ne peuvent se reproduire en captivité et qui ont bien faillit disparaitre. C'est mon super guide de voyage qui le dit. Il raconte même qu'une mesure a été prise pour qu'on continue d'utiliser leur magnifique laine: elles sont capturées pour la tonte puis relâchées complètement, à l'état sauvage, sans enclos ni rien. Du coup, elles continuent de se reproduire et ne sont plus vraiment en voie d'extinction et elles se sont même multipliées. Et ça c'est cool car quand même, elles sont super jolies. Des lamas gazelles ça fait.
Mais revenons à cette difficile ascension qui devait nous mener à un haut sommet.
On se retrouve dans la tente vers 19h30 après avoir fait de nouvelles réserves d'eau avec un accès à l'eau qui ne fut pas simple à trouver. En effet, à cette altitude, le ruisseau est complètement recouvert de cailloux énormes. On entend couler l'eau mais on ne peut la voir ni y accéder. Il a fallut trouver un endroit où l'eau coulait de façon suffisamment abondante pour remplir les gourdes et accessible. Et c'était pas à deux pas de la tente. Bon, pas si terrible, peut être à 50 mètres de notre campement.
Puis la nuit arrive et je me réveille à 22h parce que j'entends arriver d'autres campeurs. On jette un oeil avec Pierre, assez surpris. Puis, je me surprends encore plus à découvrir que ce n'était qu'un rêve et le bruit du vent qui souffle dehors me donne la sensation que des gens rodent autour de la tente. Assoiffée, j'ouvre la tente pour accéder à mon sac et ma gourde sous le double toit. Et là, surprise! Le double toit reste éloigné de la tente grâce à mon sac. Le vent à jeté les cailloux posés sur les bords du double toit et arraché les sardines qui le tenaient de mon coté. Oui, pas de chance, le vent arrive direct d'un seul coté, le mien. Il souffle si fort que lorsque je me rendors, il me fouette le visage avec la tente. Je passe une nuit épouvantable sans trouver le sommeil à essayer d'ignorer les bruits du dehors qui me donnent l'impression que des gens ou des animaux fouillent mon sac.
Alors, quand à 5H30 le réveil sonne et que Pierre me demande si on y va, je lui dis que c'est impossible. Je n'ai pas dormi de la nuit et vu ma fatigue de la veille, jamais je n'arriverai à grimper pour ensuite tenter la redescente à un camps plus bas pour réduire notre descente du lendemain à "Las Paillas" où nous devons arriver avant le bus de 13h qui nous permettrai d'avoir le bus de 15h30 à Cachi pour Salta.
Alors Pierre se rendort et moi je cherche à nouveau le sommeil. Et à 7 heures du matin, n'en pouvant plus, le vent refusant de se calmer, je demande à Pierre s'il ne vaut pas mieux se lever puisqu'il ne dort pas non plus.
On démonte la tente et range nos affaires sous des rafales de vent glaciale qui voudraient tout faire envoler. C'est d'ailleurs bien la première fois qu'à une telle altitude on n'ait pas besoin de faire sécher la tente avant de la plier.
Et vers 8h du matin, commence une descente sans fin. On croit qu'elle prend fin quand on arrive à "Las Pallas" à 15h. On se pose pour grignoter un morceau et enlever les chaussures dans lesquelles nos pieds semblent avoir pris feu. Pierre est persuadé que le bus passe à 17h, moi, 19h... une bergère surveille son troupeau de chèvre à quelques mètres. Je vais la voir pour lui demander si elle connaît les horaires. Et là, c'est la claque. Le bus passe peut être vers 19h s'il passe car en général c'est 19h...
Argh! Et on renfile les grosses chaussures et on attaque une nouvelle descente de quelques heures jusqu'au village sur une large route de poussière.
On arrive à Cachi vers 18h30 et on part en quête du camping. Quand on le trouve, j'ai envie de pleurer tellement mes pieds me font souffrir. Le camping étant vide, on redescend au village trouver une chambre d'hôtel où on se pose à 19h... On a marché 11h.
Je découvre, incrédule, une ampoule sur mon talon droit. Je peine à poser mes pieds et je voudrais juste être allongée. La douche nous dépoussière mais ne tue pas la faim qui me tenaille. Alors je prends mon courage à deux mains et me remets sur mes pieds afin d'accompagner Pierre au restaurant pour un diner grignotage en buvant un bon vin... oui, c'est aussi la région des vins et après une si dure journée, il faut bien s'octroyer un petit plaisir avant de sombrer dans un sommeil que seule la soif d'eau troublera vers minuit.
Une fois de plus, on laisse de coté l'ascension d'un sommet parce que je n'arrive pas à suivre.
Et après une nuit réparatrice mais qui ne supprimera pas les terribles courbatures aux mollets, on prend le bus de 9h pour Salta où nous arriverons vers 13h.
Et c'est ici qu'on se repose avant de reprendre la route demain vers 15h en direction de Mendoza où nous devrions arriver vers 10h du matin lundi. De là, Pierre se posera pour un petit repos et je continuerai sûrement ma route en direction de Santiago du Chili que j'aimerai découvrir avant de repartir vers le sud, la Patagonie mais avant la région des lacs en Argentine.
En attendant, à l'hôtel, ce soir c'est fête d'Halloween. J'ai laissé l'appareil photo bien rangé dans la chambre. Pour une fois, les souvenirs je les aurai dans la tête, la fatigue me tient tant, que je veux juste profiter de l'instant d'un repas avec les autres voyageurs et l'équipe de l'hôtel. Pierre a fait de même et je doute que nous aurons le temps de revoir les italiennes qui partent demain à 7h du matin. Il est déjà bientôt 1h du matin et demain je dors un peu pour compenser mon réveil de 6h ce matin afin de visiter la réserve Huaicu, réserve avec de nombreux oiseaux que je n'ai pu prendre en photo car ils sont sauvages et que je n'ai pas le bon objectif pour surprendre des oiseaux de loin. Et demain après midi on part pour 20 heures de voyage....
dimanche 30 octobre 2011
Dernier trek de haute altitude... peut être
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