Oui, on a décidé de revenir en Bolivie pour le parc du Sajama et peut être le Parinacota.
Après étude des cartes et réflexion à Uyuni, on décide de prendre le bus lundi soir en direction de La Paz afin de descendre à Patacamaya...
On part donc lundi un peu après 20h de Uyuni. Le bus est vite envahi de la poussière qu'il soulèvera sur toute la route qui le mène à Oruro. Je me blottis sous la couverture fournie par l'entreprise, le chauffage n'existe pas et l'ancienneté du véhicule lui empêche d'être étanche au froid et à la poussière.
Après une longue route cahoteuse pendant laquelle Pierre s'est demandé comment le bus faisait pour ne pas s'effondrer en morceaux, j'ai veillé dans la peur que le chauffeur du bus nous oublie et ne fasse pas escale à Patacamaya. Mais il ne nous a pas oublié et je découvre combien l'agence m'a menti... non, nous n'arrivons pas à 6h du matin mais à 3H30.... et il fait nuit noire et froid. Et nos sac sont couverts de poussière.
On cherche de la lumière pour finir la nuit dans un hôtel en attendant que le jour se lève et que notre bus pour Sajama arrive.
Et c'est ainsi que je me réveille mardi matin dans une minuscule chambre d'hôtel où Pierre dort dans son duvet sur le lit le moins cher que nous ayons eu depuis le début de notre voyage: 10 Bolivianos par personne. Pour ma part, j'ai dormi habillée sous les couvertures de cette minuscule et douteuse chambre à l'abri du vent et de la poussière.
Pour 10 Bolivianos, il ne faut pas espérer trouver des douches et c'est peut être une chance d'avoir des toilettes... mais les toilettes sont juste des trous en béton au fond de la cour que de simples murs séparent en 4 cabines, sans porte ni chasse d'eau. Sans eau, les odeurs les plus terribles sont à l'honneur en ce lieu et si vous n'êtes pas malade en arrivant, il faut retenir son envie de vomir quand on y est.
Bref, c'est l'hôtel du bout du monde le moins touristique de la planète et je n'en ferai pas d'éloges alors que la ville nous surprendra par sa propreté et ses services.
Enfin, tout se goupille pas mal du tout et on est surpris aussi de la gentillesse et promptitude des gens à nous aider. On trouve sans peine notre bus, des vivres pour le trek à venir, un endroit où déjeuner et même un cyber café où relever rapidement nos mails et faire un coucou à nos doudous respectifs.
13h30, notre bus prend la route avec son chauffeur excentrique et sans âge. Il y a avec nous dans ce "colectivo" des visages magnifiques d'indiens Aymara. J'aurai aimé les prendre en photo tellement je les trouvais beau, mais à leur place, je n'aurai pas aimé être regardée et photographiée comme un lama sauvage que l'on croise au détour d'un chemin alors je n'ai rien demandé et j'ai juste observé pendant ce trajet qui n'en finissait plus et nous a déposé au village de Sajama par une belle journée ensoleillée à 17h.
On a payé notre entrée au parc national Sajama, trouvé un logement dans un dortoir de 6 lits rien que pour nous, avec une douche dans une pièce extérieure mais avec de l'eau chaude et même un endroit où diner copieusement pour pas cher.
Il semble que la Bolivie nous sourit à nouveau et on se sent bien plus confiant pour attaquer nos balades et tenter peut être le Parinacota.
Mais avant de s'attaquer au géant, on a décidé de faire un petit trek de deux jours autour de lagunes d'altitude (5100m selon Pierre) et un retour au village en passant par les thermes d'eaux chaude.
C'est ainsi qu'on est parti le mercredi matin vers 8h en direction des geysers (grosse flaques plus ou moins profondes d'eau très très chaude et plutôt propre) où l'on a fait une première pause photo. Il y a tellement de trous, qu'il faut prendre garde où l'on met les pieds d'autant que l'eau est bouillonnante. A cette altitude, elle n'est peut être qu'à 80 degrés mais c'est suffisant pour être gravement brûlé si on tombe dedans.
Personnellement, j'ai regretté de ne pas avoir d'oeufs frais pour nous faire des oeufs durs ou à la coque dans la mesure où il y avait une petite flaque peu profonde où il aurait été aisé de les cuire et se faire un en cas matinal qui n'aurait pas manqué d'être utile pour la suite du parcours.
En effet, ce jour là, on a mis presque 9 heures pour arriver au campement. Il faut dire qu'on a pris notre temps aussi en se permettant une petite pause déjeuner au soleil avec mini sieste avant d'attaquer la dure montée. On a quand même grimpé 900 mètres de dénivelé. En effet, le village de Sajama étant à 4.200 mètres d'altitude et le dernier lac où nous avons campé étant juste après un col à 5100 mètres à peu près.
On est arrivé à presque 18 heure et il nous a fallut monter la tente en hâte et préparer le diner tant bien que mal à l'abris d'un vent qui rend fou qui s'était levé depuis quelques heures.
Les berges du lac n'offrant pas de l'eau très propre, Pierre a peiné a remplir une bouteille d'eau sans algue pour le diner et moi à ne pas m'envoler pendant que la soupe cuisait sur le réchaud que je protégeais du vent avec mon propre corps. Ce fut plus facile quand Pierre est venu se mettre autour du réchaud avec moi car le vent attaquait de tout coté.
Il faisait si froid avec ce vent qu'à 18h, alors que le soleil n'était pas encore complètement couché, on était déjà dans la tente. J'étais si épuisée que je n'ai pas eu le courage d'écrire pour une fois mais le vent était si fort que j'ai peiné à trouver le sommeil avant qu'il ne cesse de secouer la tente comme s'il voulait l'arracher au sol, vers 1 heure du matin. Pierre, adepte des boules quies (peut être parce que je ronfle mais il ne le dit pas alors je ne sais pas) a pu trouver un peu mieux le sommeil, mais comme d'habitude, il a été réveillé au milieu de la nuit par une envie pressante qui l'a poussé hors de la tente quelques minutes sous un magnifique ciel étoilé et un terrible vent glacial.
Mais Pierre doit être un ours polaire déguisé en humain car il ne tombe jamais malade et marche tout le temps sans jamais se fatiguer.
Je découvre mes limites dans ces ascensions d'altitude où le manque d'oxygène se fait quelque peut sentir et ralenti mes pas sous le poids d'un sac qui me semble toujours trop lourd malgré les efforts d'allègement. Mais il est une chose qu'on ne doit jamais sacrifier pour alléger un sac, c'est l'eau et 4 litres d'eau par personne, ça pèse son poids, sans oublier que le sac lui même pèse quelques kilos....
Bref, après une nuit pas très reposante, on reprend la route en direction du village mais on fait une escale aux thermes de Sajama, à deux heures du village.
Sur le chemin, on trouve d'abord un peu de neige à proximité puis, un terrain de plus en plus sec.
Après 5 heures de descente, on est content de se plonger dans les thermes d'eau chaude et pour ma part, de faire quelques brasses. Il est bon d'un coup de ne plus être posé sur ses pieds, un sac sur les épaules. Tout est léger et ça fait du bien. Le décor est superbe, derrière nous le volcan Sajama reste majestueux avec sa neige qui le coiffe et les multiples couleurs dont il se pare. Je n'ai pas de photographe pour cadrer la photo et avec un retardateur de 1é secondes, c'est pas évident de faire la mise au point hors de l'eau et vite se jeter dans l'eau chaude pour rejoindre Pierre dans le cadre de la photo... Mais bon, j'y suis arrivée et vous aurez un aperçu de notre bassin naturel d'eau thermale et chaude.
Evidement, la marche ça creuse et le bain aussi. On a donc déjeuner sur place et pendant que l'on terminait notre frugale repas (toujours pas de saucisson, juste une étrange boite de pâté made in Argentina, un peu de pain et une tomate pour deux) les deux femmes qui s'occupent de cet endroit se sont mises à la lessive des serviettes de bain qu'elles mettent à disposition des utilisateurs. Le chien est venu se mettre à leur pied, derrière elle le Sajama, je n'ai pu résister, je les ai prises en photo.
Après ce repos bien mérité, on reprend la route pour deux heures de marche jusqu'au village.
Là, on récupère des infos pour le Parinacota. On nous demande 800 Bolivianos pour nous déposer au camps de base et nous récupérer. Il n'y a pas d'eau au camp de base. La marche d'approche qui mène au camp fait bien 17 km avec plus de 1000 mètres de dénivelé à monter. La dame de l'agence du parc naturel me dit 3-4 heures pour monter au camps... hum, on a mis plus de 8 heures pour faire un trajet similaire pour aller aux lagunes... je doute qu'avec portage ce ne soit que 3 heures... elle appelle un guide qui nous dit effectivement que c'est 1h30 de 4X4 ou quelques bonnes heures de marche. Je sens la fatigue des deux derniers jours de marche. On réfléchis avec Pierre. L'ascension du sommet n'est pas gagnée, on a pas de crampons ni de piolets, même si on arrive à monter, rien ne dit que la descente ne soit pas dangereuse. Payer 800 Bolivianos ( environ 90 euros) sans savoir si on peut monter ou y aller à pied et perdre des chances de réussir l'ascension à cause de la fatigue... on décide de quitter le Sajama.
Il y a un train qui part le lendemain de Oruro à 15h30 pour la frontière Argentine.
On paye notre nuitée, on réserve deux places dans le minibus du lendemain qui quitte le village à 6h et nous dépose à Patacamaya. A 5h30, le minibus est là, klaxonnant à réveiller tout le village. On charge nos sac puis nous dans le minibus qui partira plein à craquer en direction de Patacamaya.
Nous avons la chance d'arriver tôt à Patacamaya (8h30) ce qui nous permet d'attraper un bus vers 9h en direction d'Oruro (oui, il faut bien une demi heure pour décharger le bus de ses voyageurs, payer le chauffeur et récupérer ses bagages).
On arrive à la ville minière d'Oruro, là où le soleil se lève, à 11h.
Il n'y a plus de billets en première classe pour la frontière. Ok, on prend des secondes classes.
Et après un déjeuner dans un bar avec cour intérieure bien agréable, à 15h30 commence un long voyage en train de 17 heures... mais un magnifique voyage avec des paysages superbes qu'on aurait pas eu la chance de voir dans un voyage en car. Toutefois, mon rêve d'absence de poussière meurt rapidement. Les fenêtres que je peux ouvrir pour faire des photos ne sont pas étanches et nous arriverons donc couverts de poussière et de fatigue à la frontière que l'on passera à pied.
Bienvenus à La Quiaca. Plus de 5000 km pour aller jusqu'à Ushuaïa.... et bah, voilà ce qu'il nous attend pour les 6 prochaines semaines. La dernière, on espère profiter d'un repos mérité à Buenos Aires.
Après 17 heures de train, 2h30 de minibus, 2 h de bus, on attaque 7 heures de bus à 11h du matin pour aller à Salta... ça diminuera le nombre de km pour notre destination extrême.
Et c'est depuis une terrasse au soleil à Salta que je vous laisse les derniers mots de nos péripéties.
En attendant le prochain article et le prochain départ, je m'en vais profiter de ce temps agréable et d'un petit déjeuner mérité.
A bientôt.
PS: s'il n'y a pas d'article, c'est que je n'ai pas de wifi, mais s'il devient impossible de publier les articles écrits depuis l'Ipad, je trouverai une solution pour que vous trouviez la suite de nos aventures. Mais bon, nous arrivons dans des pays un peu plus avancés en technologie que la Bolivie, il devrait être plus aisé de communiquer.... sauf peut être lorsque nous serons en Patagonie...
dimanche 23 octobre 2011
Sajama, parc naturel du Sajama
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