En arrivant au Chili, on s'est dit, oui, ici tout ira bien. Ici, la vie sera plus belle qu'en Bolivie. Fini les grèves, les contres temps. Au Chili, tout ira bien. Si bien que l'on se fait pourrir par le vent, la poussières et les monts et les vaux qui nous empêchent d'accéder au Parinacota, puis on passe 16h dans un bus pour arriver à Iquique car un accident bloque la route pendant 8 heures. Oui, notre vie au Chili commence du pied gauche, mais au royaume des aveugles le borgne est roi et nous sommes des aveugles qui ne voyons pas la poutre que le voisin a mis dans notre oeil. On a quitté si vite la Bolivie qu'on en a oublié ce qu'il y avait de positif là bas.
Mais après quelques jours à Iquique, et surtout à San Pedro de Atacama, je commence déjà à en avoir sérieusement assez d'être prise pour une vache à lait. J'ai dit tout à l'heure à un opérateur que l'argent ne poussait pas dans les arbres, que je ne le ramassais pas au pied d'un arbre pour accepter de payer un service dont je n'ai pas besoin.
Oui, on est venu à San Pedro de Atacama avec l'objectif de faire l'ascension d'un volcan et remonter vers Uyuni en profitant d'un tour qui nous ferait visiter le salar et plus encore.
Arrivés à minuit et demi lundi soir alors qu'on pensait qu'on serait coincé pour la nuit à Calama, ville moche où règne en maître partout le cuivre, fruit de la mine la plus proche, bref, ville minière riche car le cuivre vaut de l'or, ou presque, on pensait toujours être en vaine.
Quand l'aubergiste m'annonce le prix de la nuit d'hôtel (plus cher qu'à Iquique), je commence à tiquer. Pas d'eau chaude de 22h à 7h, pas d'internet de 22h à 10H et pour faire fonctionner le wifi il faut être à 2 mètres max de la réception... Ok, le petit déjeuner est compris (et plus copieux qu'à Iquique où juste un petit pain blanc avec un thé était servi) et on peut utiliser les cuisines de 11h à 23h.... on économise le resto à condition d'avoir déjà ses courses car la vie ici est chère. Mais vu le nombre de touristes qui circulent dans les rues (où sont les vrais habitants du coin? cachés dans des terriers?) je commence à comprendre le pourquoi du comment de la grande arnaque. Mais on a de la chance, tout ira, tout ira bien.
On quitte San Pedro de Atacama dès que possible, c'est décidé.
Avant, je vous raconte ce qu'on a fait depuis notre arrivée.
Comme on s'était un peu engourdis de rien faire ou presque pendant 3 jours à Iquique plus un jour de voyage pour San Pedro de Atacama, on a décidé, dès mardi matin, de faire une balade de quelques kilomètres jusqu'aux ruines de Pukara de Quitor (3km du village), puis de se trainer jusqu'à la quebrada del Diablo pour finir au village de Catarpe. Catarpe me fait penser aux Carpates (le nom seulement) et j'y associe vampires et autres méchants en tout genre avec une mort dans d'atroces douleurs dévorés par des monstres nocturnes. Bref, on part pour les ruines, on monte aux ruines, on redescend, on monte un autre sommet qui mène à un autre où se trouve un croix. Pas une croix en bois, mais un truc bien massif que vous verrez dans les photos que je publierai prochainement. Arrivés à la croix, on fait le tour, on fait des photos et on tâte pour se rendre compte que la croix n'est ni en bois, ni en pierre, ni en ferre mais dans une sorte de polystyrène ou plastique dur et creux et sûrement ultra léger. Vraiment, une drôle de notion du monument les gens d'ici. Bon, on redescend, on déjeune au pied d'un bel et grand arbre près duquel sont sculptés des têtes d'indiens dans la roche ultra poreuse qui semble faite d'un amas de boue compactée et ultra friable. Et voilà qu'on prend la route de la Quebrada del Diablo. Pas froid aux yeux, on franchis les rivières, on suit la route et on arrive dans une vallée peu large très propice aux attaques d'indiens... mais on est pas des gringos, on est pas là ni pour l'or ni pour le cuivre ou tout autre métal ou pierre précieuse, alors on craint rien et on y va. Et on avance. On avance. On s'enfonce de plus en plus profondément dans cette vallée dont on ne voit pas la fin. Puis je commence à douter sérieusement qu'elle mène au village de Catarpe et Pierre plus ou moins sûr de lui m'affirme que sous peu nous arrivons....dans le doute, après 10 minutes sans voir la fin de cette quebrada où a l'entrée soufflait si fort le vent qu'on croyait entendre la mer juste derrière, on fait demi tour et on rentre à San Pedro de Atacama. Et nous voilà cherchant des agences qui veuillent bien nous déposer dans deux jours au pied du Licancabur qu'on envisage sérieusement de monter seuls, sans guide, dans la mesure où il n'y a pas de risque autre que le mal de montagne. Une agence refuse indiquant qu'elle ne propose ce volcan qu'avec guide et c'est pour 1.800 Dollars par personne... : On est pas des pigeons!!!!! Une autre ne sait pas s'il est possible de nous déposer et de nous récupérer deux jours après pour poursuivre sur le circuit d'Uyuni, la troisième est ok, sans soucis et nous demande dans les 100.000 pesos Chilianos par personne et la dernière est ok, pour 80.000 pesos mais doit vérifier auprès d'un autre. En attendant, on s'inscrit pour une ballade aux geysers de Tatio, avec petits bains d'eau chaude et promenade auprès de cactus de géants pour le lendemain matin. Départ 4h - 4h20...
Ok. On passe les voir vers 13h après le tour pour faire le point.
Et c'est ainsi que le mercredi matin on se lève à 3h30 pour être à 4h devant l'hôtel et attendre notre guide chauffeur jusqu'à 4h40.... ouais, l'heure chilienne est vraiment terrible! Mais le tour étant vraiment bien mené par l'accompagnateur, le groupe sympa, on se sent en confiance et à 13h, de retour à l'hôtel, avant même de déjeuner, on va à l'agence. Et là, patatra! Ah mais je suis désolé, il est impossible de faire le Licancabur sans guide. En Bolivie, ils peuvent vous expulser du pays s'ils se rendent comptent que vous faites le volcan sans guide. Quoi? C'est une blague? Ce volcan est simple. Je ne vais pas payer 100 dollars un guide juste pour faire quelque chose alors que je n'ai pas besoin de guide.... et bah si, pas le choix!!!!!
Il peut voir avec un pote bolivien, mais vraiment, c'est pas possible, enfin, il peut nous renseigner plus tard...;bref, ils nous proposent un autre volcan chilien, plus haut mais soit disant plus accessible car la route nous dépose plus haut et faisable à la journée. Mais voilà, il vaut quand même mieux prendre un guide, c'est 6.000 mètres d'altitude. Oh, ça commence à me saouler. Ok, et il reste des places pour partir demain à Uyuni? Euh, je dois voir, passez avant 16h je vous dirai. On rentre déjeuner et je suis en colère.
Et quand on revient, oh, désolé, il n'y a plus de place, mon bus est complet. Je sens que je vais commettre un meurtre! Bon, il nous propose une autre agence. On y va. On s'inscrit. Le départ peut être reporté au lendemain.
On compte nos sous. Bon, il faut encore retirer car évidement, le paiement est possible en carte bleue mais là, la machine fonctionne mal... en bref, ils veulent pas et c'est leur DAB qui veut pas non plus me délivrer d'argent!!!!
Je m'arrache les cheveux (il m'en reste encore, je ne suis pas défigurée). Bon, il va falloir qu'ils acceptent de me changer mon beau billet de 100 dollars... pas de soucis mais le taux de change est tellement mortel que ça ne me suffit pas pour payer mon allée à Uyuni. On échange donc aussi quelques euros en gardant des réserves pour les temps durs où les DAB ne font pas légions et les hôtels qui affichent Visa vous indiquent une fois de plus que leur machine ne marche pas. Bref, une grosse arnaque. Du liquide c'est tellement plus facile et ils n'ont pas les frais de cartes mais nous dans les retraits, on les a et pas qu'un peu.
Bref, vache à lait, vache à lait, vache à lait! Je veux partir de ce village où on presse les touristes comme des oranges jusqu'à ce que l'on soit certain qu'il n'ai plus un sous à dépenser ailleurs.
Vous l'aurez compris, ce village ne laissera pas un souvenir impérissable dans ma mémoire. J'ai hâte de retrouver le village de Sajama et de repartir en randonnée vers le Parinacota, mais cette fois, coté Bolivien.
Donc oui, dès qu'on sera à Uyuni, notre mission sera de remonter jusqu'à Sajama. Une fois notre expédition finie dans ce coin, on repartira en train (si c'est possible) puis en bus, vers l'Argentine, la ville de Salta.
mercredi 12 octobre 2011
San Pedro de Atacama
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