Embarquement lundi soir sur le bateau. J'avais réservé au tarif le moins cher, John m'avait dit que c'était plus confort que les mini cabines sans fenêtres...
Je monte sur le bateau et ma cabine, 143, est une cabine de 4 personnes avec hublot... ah?!! Ils se sont trompés? Je ne vais sûrement pas réclamer. Avec moi, une personne: Daniela (Suisse Allemande qui parle espagnol et français). Ouha! Première excellente surprise. Merci John pour tes conseils. Tu le savais sûrement, quand les cabines ne sont pas complètes, comme maintenant en début de haute saison, les gens sont surclassés pour éviter de les mettre dans le couloir... et oui, car le dortoir 22 personnes c'est le couloir.
Alors voilà, j'ai la vue sur la mer et la terre, j'ai deux lits et deux casiers à ma disposition et rencontré des gens plutôt cool avec qui bavarder et manger. Ma coloc de cabine semble un peu perchée mais bon, je ne m'inquiète pas, le voyage ne durera que 3 jours, alors ça devrait aller.
Première nuit à bord, nuit agréable. J'attends le message de mon ami avant de ne plus avoir de contact avec l'extérieur pour 3 jours et demi.
Vers 4h du matin, le bateau a fini de se charger et il prend la route...
Journée n°1
Il fait frais sur ce bateau. Le paysage est joli mais ne rend rien sur photo. On navigue dans des fiords, mais parfois ils sont si larges qu'on n'a pas vraiment conscience d'être dans des fiords.
Petit déjeuner entre 8h et 9h, déjeuner entre 12h30 et 13h30, diner entre 19h30 et 20h30...
ouha, la nuit va être longue à ce rythme!
Vers la fin de l'après midi, on va au bout d'un fiord pour voir, contempler et photographier un autre glacier... oui, un autre parce que la thématique des parcs naturels du sud ce sont les glaciers. Je ne suis pas blasée mais bon... les glaciers sont tous les mêmes, une couleur bleue que leur donne la lumière qui traverse tant bien que mal ce tas de neige compactée. Oui, c'est beau.
Il y a autour du bateau des tas de petits icebergs, et quand on entend le choc de plusieurs d'entre eux contre la cale au retour, certains s'inquiètent et pensent fort au Titanic... ici la berge salvatrice n'est pas loin, mais il me semble avoir lu quelque part que notre temps de survie dans cette eau glacée (entre 2 et 9 degrés Celcius) est très limitée... de l'ordre d'à peine une ou deux minutes ou peut être 12... je ne sais plus. Oui, quand on parle du temps qu'il te reste pour sauver ta peau, 2 ou 10 minutes, c'est pas franchement pareil mais bon... on aura pas besoin de se jeter à l'eau. Le bruit est impressionnant mais on ne sent pas le bateau qui s'émeut de ce choc, alors, vraiment, pourquoi nous, pauvres passagers, on s'en émouvrait?
Bref, on reprend la route, j'ai fait des milliers de photos et un jour, il faudra les trier pour choisir lesquelles publier et vous émouvoir peut être...
Je vous avoue un truc, pas parce que je suis une fille blasée par tout ce qu'elle voit, nan, j'vous assure qu'il y a plein de trucs qui me touchent: les photos de mon chat à qui je manque, la voix tremblante de ma mère ou de ma soeur au téléphone et mon père qui refuse de se mettre devant la caméra de skype par exemple et puis aussi, le glaciar Grey, les "desprendimientos" du glaciar Perito Morreno, les Alpagas (sorte de lamas) qui me regardent quand je randonne dans la cordillère bolivienne, les baleines qui prennent soin de leur petit et font une valse dans l'eau rien que pour nous, le papa pingouin qui prend soin de son oeuf comme de la prunelle de ses yeux, le fait que Philou vienne passer une semaine de vacances avec moi à Buenos Aires, que Benoit et Amandine m'attendent pour un repas et une balade à Puerto Montt, la rando et les échanges avec Eva, Sylvia, Fanny et Barbara, les petits mails que vous m'envoyez, les petits mots de mon amoureux et tout et tout...
Mais bon, revenons à nos moutons, c'est à dire à ce glacier que l'on voir avec l'Evangelista. Lui, il m'émeut pas. Voilà, c'est dit. Mais la lumière qui arrive dans cet endroit à cette heure ci, la quantité impressionnante de glaçons qui flottent dans l'eau m'impressionnent. Et je pense que les photos, détails insuffisants parfois de ce que l'on voit et juste ce qu'il faut pour écarter ce qui est laid autour de ce que je trouve beau, bref, les photos de voyages, celles que je publie, vous donnent une idée fausse de ce que je vois. C'est un détail (les photos) qui, j'espère, va vous toucher et qui embellira mes souvenirs de ce voyage.
Nan mais tout de suite, croyez pas que j'aime pas mon voyage. Si c'était le cas, je serrai rentrée à ma maison. Non, je dis juste que les images à travers mon oeil derrière l'objectif ne sont, justement, pas du tout objectives et que j'ai la sensation, quand je les regarde qu'elles sont plus belles que ce que j'ai réellement vu.
Bref, je m'emmêle comme si cherchais à démêler un tas de laine avec lequel mon chat aurait joué.
Donc je dis, les photos sont jolies, le paysage est grandiose et les photos réussies vous donnent l'illusion que c'est encore plus beau que ce que c'est en vrai. Alors voilà, "enjoy" car le plaisir ne vaut que s'il est partagé. Quoi? la vrai réplique c'est "le bonheur ne vaut que s'il est partagé".... ok, bonheur, plaisir, c'est pas loin et puis les deux phrases sonnent vrai, non?
Bon, vous l'aurez remarqué, malgré le beau temps, je m'ennuie un peu sur ce bateau et du coup, voilà que je philosophe sur tout et rien.
Donc, on a un beau soleil, mais beaucoup de vent. Les nuits se passent bien, je dors bien et voilà les informations sur le le jour 2.
Journée n°2
5h je me réveille. J'ai bu trop de thé hier soir et il faut que je descende de mon lit superposé..; je glisse mais tombe sur mes pieds. Une visite aux toilettes, je remonte me coucher. Je ferme les yeux et la sirène du bateau retentit. Je rouvre les yeux. 5h30.
Hop, j'enfile mes vêtements chaud, ma veste coupe vent (je vais essayer de cesser de faire de la pub en parlant de ma gore tex car finalement, il y a la veste, le pantalon et les chaussures qui sont faites dans ce matériel super génial). J'attrape mon appareil photo et je file sur le pont.
On est face à un micro village où descend un groupe de passagers (des scolaires je crois). Après, il y aura le passage le plus étroit de notre voyage. La lumière est magnifique, les couleurs sur les fiords et les îles en face de l'Evangelista sont magnifiques. Une fois de plus, l'appareil photo travaille à plein régime sans savoir si je pourrais vous donner une idée de ce que je vois.
Une fois que les parfaites conditions sont réunies, le bateau entame sa traversée de ce passage étroit où ne peut passer qu'un bateau à la fois. On guette à la recherche d'un dauphin, d'un oiseau, d'une baleine... bref on rêve.
Dans ce fiord étroit, on voit des énormes poissons qui sautent et quand on arrive en pleine mer en début d'après midi, ça tangue sévère. Le vent souffle à plein régime et le soleil est de sortie. On aperçoit au loin les expulsions d'eau des baleines mais jamais elles ne s'approcheront... alors ce ne sera que le souvenir d'un jet d'air et d'eau au milieu de l'océan. Un peu plus près, on voit des lions de mer qui passent leur chemin en nageant rapidement. Ils font penser à des dauphins dans leur façon de sauter hors de l'eau et replonger rapidement, mais leur couleur et taille nous indique qu'il s'agit de lions de mer et non pas de dauphins.
Las d'attendre une véritable approche de baleine, je me pose dans les fauteuils ultra confortables du bar et fini l'après midi en luttant contre le mal de mer.... et je lutte en mangeant! Des noix, des gâteaux, du turon..... c'est dit, je rentre obèse à Paris, je n'ai pas perdu les 10 kg annoncés mensongèrement (et heureusement peut êtres je serai devenue transparente si j'avais perdu 10 kilos!) et puis suis pas non plus partie pour faire un régime, mais plutôt du trekking et découvrir des pays et paysages que je ne connaissais pas avant.
Journée n°3
Vers 7h30 je me lève. Direction la douche. Une bonne douche chaude, un arrêt aux toilettes et là... le drame. Je ne peux pas tomber, je suis assise, mais je me retrouve suante comme si j'étais dans un sauna et en totale impossibilité de me lever avec de terribles contractions abdominales. Ce temps me paraît interminable. Je vois l'eau qui dégouline de mon front, je la sens sur mon dos et mon t-shirt propre est bientôt gorgé d'eau ou plus exactement, de ma sueur.
Puis le calme arrive. Il me semble que cela fait 20 minutes que je suis là. Je retourne à la douche. Je change de t-shirt. Puis je pars en quête du médecin à bord. Je n'ose pas manger sinon mes petits biscuits accompagnés d'un thé chaud. Le médecin m'examine, prend ma tension. Bon, ok, il me faut du repos et bien m'alimenter, je suis à peine à 10 de tension. Je sens les jambes un peu flageolantes, il parle de trop d'efforts pendant le reste du voyage et d'un coup, la fatigue qui tombe sur moi. Ca arrive régulièrement sur le séjour en bateau, des gens qui font des chutes de tension après une ou deux journée de repos, la fatigue accumulée sur les précédentes randonnées qui d'un coup, paf, s'abat sur le voyageur...
Bon, bah c'est dit, je me me repose et je mange. Alors, après une matinée calme à faire des jeux (j'en ai téléchargé des nouveaux lors de mon dernier séjour à Puerto Natales mais finalement, je reviens souvent à la découpe de fruits... parce que c'est un truc de Ninja et que c'est rigolo de battre son propre score), donc après une calme matinée, un déjeuner pour prendre des forces, je monte sur le pont et m'endors sur un banc au soleil... Ca c'est le repos. Le résultat c'est un petit coup de soleil sur le visage... mais ça va, je me suis pas endormie longtemps au soleil.
Après la haute mer, on entre dans des fiords larges qui nous rapprochent de Puerto Mont. En chemin, on voit sur notre droite la cordillère des Andes avec ses magnifiques volcans couverts de neige...
On arrivera au port vers minuit, mais on passe la nuit sur le bateau pour ne débarquer qu'à 8h.
Et là, direction Puerto Varas pour retrouver Amandine et Benoit qui prennent leur petit déjeuner à 9h30 quand j'arrive.
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